Charles Trenet
Moi, j'aime une rivière
Qui chante au fond de mon cœur
Une chanson légère
Pour bercer ma douleur,
Plus belle qu'une femme
Et plus fidèle aussi.
Je sais lire en son âme
Bien mieux que dans vos yeux gris.
Comme vos blonds cheveux, elle a des reflets d'or
Et la nuit, comme vous, elle dort.
Comme vous, au soleil, elle tend ses longs bras.
Comme vous, elle pleure tout bas
Mais seule ma rivière
Connaît le rythme enchanteur
D'une chanson légère
Qui chante au fond de mon cœur.
Elle prendra mon âme
Tout au fond de ses flots gris.
Près d'ell', j'oublierai le mal que tu m'as fait,
Le bonheur dont, jadis, je rêvais.
Sur mon front passera la caresse de l'eau
Et le vent portera mes sanglots.
Alors, dans la rivière,
Je dormirai pour toujours
Et sa chanson légère
Mourra comme mon amour.
Je suis triste.
Pourquoi n'es-tu pas là ?
Rien n'existe
Car désormais, sans toi,
Je suis tout seul et je résiste :
La rivière me tend les bras...
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Parle-moi des doux délires de mes tendres années
Les bleuets qui les fleurirent sont-ils à jamais fanés ?
Parle-moi de ces dimanches où je venais te confier
En timide voile blanche, mes rêves de papier
Parle-moi tant que j'y pense de mon premier amour
Il était tout innocence, a-t-il duré toujours ?
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Coule coule mon enfance au fil du souvenir
C'est un jeu perdu d'avance que de la retenir
Car le vent de l'insouciance un jour lâcha ma main
Je vins pleurer en silence et larmes tu devins
Champs de roses champs de ronces que j'avais traversés
Je viens chercher réponse, qui de vous m'a blessé ?
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Je suis tombé le nez dans un rêve, c'est la faute au ruisseau
Coeur meurtri je m'en relève, c'est la faute à son eau !
Adamo